L'apprentissage a toujours la cote auprès des jeunes valaisans. 70% d'entre eux choisissent cette filière de formation à la sortie de l'école obligatoire, contre environ 20 % pour la filière gymnasiale et 10% pour les établissements de culture générale. «Ce sont des proportions assez stables depuis cinq-six ans», précise Claude Pottier, le chef du service de la formation professionnelle.
En 2017, le Valais comptait 9585 contrats d'apprentissages de tous types. Les domaines de la vente, du commerce et du social ont été prisés ces dernières années, contrairement aux métiers de bouche et d'artisanat qui ont vu les vocations diminuer. «C'est dû en partie à des phénomènes de mode. Les professions de l'artisanat ont aussi de la peine à être valorisées», ajoute Claude Pottier.
Selon lui, il est toujours difficile de faire comprendre à certains parents que la filière de l'apprentissage peut être un tremplin vers des hautes écoles. «Ils ont parfois encore une vision obsolète de l'apprentissage. Alors qu'aujourd'hui, par exemple, un jeune qui commence par faire une formation de maçon peut devenir ingénieur s'il le désire. Les possibilités de grader sont multiples.»
Claude Pottier regrette que le choix de la voie professionnelle du jeune se fasse encore trop souvent en fonction de ses notes. «Quand un élève a des bons résultats scolaires, il est forcément encouragé par ses parents à suivre des études gymnasiales. Ce qui peut poser un problème de recrutement des apprentis dans certains postes.» Pour des emplois dans les banques ou dans les domaines techniques par exemple, les exigences sont très élevées. «Il y a un besoin de jeunes qui ont de bonnes capacités», précise Claude Pottier.
Pour lui, certains parents ont encore une idée faussée de certains métiers. «Les professions ont évolué. Dans la maçonnerie par exemple, de nombreuses inventions technologiques ont permis d'alléger le travail», ajoute Claude Pottier. D'où l'importance d'un salon comme Your Challenge pour permettre aux jeunes et à leurs parents de découvrir ce qu'impliquent les métiers.
L'occasion aussi de tordre le cou à des préjugés prétendant que certaines professions ne sont destinées qu'à des femmes ou qu'à des hommes. «En peinture par exemple, les femmes sont très appréciées car leur souci de précision est plus grand que celui de leurs collègues masculins. Avoir une apprentie peintre est précieux pour une entreprise», conclut Claude Pottier.
source : Le Nouvelliste