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L'apprentissage en anglais se développe en Suisse

Le canton de Zoug va proposer un apprentissage en anglais. Une vingtaine de jeunes vont s'y lancer et le modèle pourrait se développer en Suisse.

L'anglais est incontournable pour qui veut travailler dans un environnement international. Universités et hautes écoles proposent déjà des cours dans la langue de Shakespeare mais la tendance pourrait aussi s'enraciner au niveau de l'apprentissage.

Cet été, une vingtaine de jeunes démarreront leur formation en commerce ou en informatique en anglais, a révélé le journal régional de la télévision alémanique SRF. La tendance se renforce dans le pays puisque Genève offre déjà une telle possibilité et en Suisse alémanique, Schaffhouse a fait office de pionnier en la matière.

Palier un manque

Comme l'explique Bruno Geiger, responsable du projet à Zoug, la préparation a été minutieuse puisqu'il a fallu former les maîtres d'apprentissage et traduire le matériel. En outre, les apprentis auront la possibilité de choisir un séjour linguistique de quatre semaines. Le budget total s'élève à près de deux millions de francs.

Le canton veut ainsi répondre à une certaine demande. «De nombreuses entreprises internationales en Suisse ne proposent quasiment pas de places d'apprentissage, car l'anglais est leur langue de travail et les responsables ne parlent pas assez bien les langues nationales», poursuit Bruno Geiger.

Une USAM enchantée

Ce nouveau programme intéresse de grandes entreprises internationales qui ont décidé d'y participer.

Le président de l'USAM Hans-Ulrich Bigler se dit enchanté par l'idée. «Beaucoup de grands groupes internationaux ne connaissent pas notre système de formation dual et ne comprennent donc pas comment fonctionne un apprentissage.»

La nouvelle formation va faire tomber bien des barrières. «Elle pourrait en effet amener à mieux faire reconnaître le système suisse de formation au sein de ces groupes, tant sur le plan national qu'international.» Sans oublier les apprentis, qui auront davantage de chances de décrocher une carrière à ce niveau.

Réticences bourgeoises

Si le Parti Socialiste approuve le projet, ce sont paradoxalement les partis bourgeois qui se montrent les plus critiques.

La conseillère nationale Verena Herzog (TG/UDC) redoute de voir la pression s'accroître sur les apprentis et les entreprises pour se faire une place à l'internationale. Et ainsi donner l'impression que l'apprentissage dans une langue nationale a désormais moins de valeur. Elle propose plutôt, en cas de besoin, de fournir des stages individuels.

Pour son collègue Jürg Stahl (ZH/UDC), ce tout-à-l'anglais pourrait se faire au détriment d'autres secteurs. «Les apprentis doivent développer des compétences professionnelles et ne pas avoir à s'occuper constamment d'une langue étrangère.»

[Sources : Le Matin]

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