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Les paysans suisses manquent d'apprentis

Alors que le nombre d'apprentis est en augmentation en Suisse, le secteur paysans peine à attirer les adolescents. Quelque 300 places restent vacantes. Les maraîchers sont particulièrement touchés.

Environ 1000 jeunes commencent un apprentissage d'agriculteur. Mais malgré une tendance en hausse, les paysans manquent de main-d'oeuvre. «Cela ne suffit pas à répondre aux besoins en personnel qualifié», explique Martin Schmutz, à la tête de la division formation de l'Union suisse des paysans (USP).

Les jeunes qui terminent leur apprentissage ne restent pas nécessairement dans la branche, ce qui accroît encore plus les besoins. Pour y répondre, il faudrait entre 250 et 300 apprentis en plus, estime-t-il.

Les chiffres pour 2014 ne seront connus qu'à la rentrée scolaire, soit fin août. Martin Schmutz se base ici sur ses expériences et observations faites pour l'année 2013.

Différences selon les branches

La situation n'est toutefois pas dramatique, assure Martin Schmutz, mais il existe d'importantes différences selon les branches. Certains métiers de l'agriculture sont ainsi mieux lotis que d'autres.

Les maraîchers manquent par exemple cruellement d'apprentis: seuls sept entament cette année une formation dans la culture des fruits et légumes en Suisse, alors qu'entre 60 et 70 jeunes seraient nécessaires, selon l'Union maraîchère suisse (UMS).

«Malgré nos efforts, nous n'avons pas atteint notre objectif. Il y a moins d'apprentis que prévu qui seront formés», déplore Bruno Stucki, secrétaire de la commission de la formation professionnelle de l'UMS.

Pour le secteur, c'est un gros problème, car le phénomène n'est pas nouveau. L'absence de relève à long terme menace le métier dans son ensemble. De nombreux maraîchers voudraient engager davantage d'apprentis.

Les conséquences sont dramatiques. Les exploitations maraîchères sans relève vont simplement disparaître dans les prochaines années, craint-il. Engager de la main-d'oeuvre étrangère n'est pas une solution non plus, car elle n'est que peu disponible, explique-t-il.

Métier méconnu

Selon Bruno Stucki, cette pénurie s'explique surtout par le manque de connaissances sur le métier. Les jeunes en ont une image faussée. Il faut donc sensibiliser les adolescents et leur expliquer en quoi consiste cette profession.

Et Martin Schmutz de citer une série sur les jeunes agriculteurs diffusée il y a trois ans sur la chaîne TV alémanique SRF. C'est par ce biais que les préjugés peuvent être balayés.

Plus le monde est globalisé, plus les besoins en produits locaux grandissent, observent les deux associations. Un constat qui peut également rendre la profession plus attrayante.

Rien qu'en 2013, ce ne sont pas moins de 1400 exploitations qui ont disparu. Malgré ces chiffres, l'optimisme reste de mise: «le métier est attractif, parce que l'on y trouve rapidement une place et qu'il y a de bonnes possibilités de carrière», juge Bruno Stucki.

(sources ATS)

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