Matu: un élève sur deux n'a pas la moyenne en maths

Que les maths figurent parmi les branches les moins appréciées à l'école n'est pas nouveau. Mais les candidats au bac du canton de Berne semblent tout particulièrement avoir une dent contre cette discipline. Durant les deux dernières années, près d'un élève sur deux n'avait pas la moyenne en maths au moment de recevoir son diplôme. Ils étaient même 20% à avoir eu moins de 3 sur 6. Interrogé par «Der Bund», Jürg Schmid, président de la commission bernoise de la maturité, parle d'une «misère mathématique».

A Lucerne, les chiffres sont un peu plus optimistes. En 2014, 22% des jeunes ayant obtenu leur diplôme n'avaient pas la moyenne en maths. Une étude réalisée en 2008 dans le canton avait par ailleurs révélé que 41% des candidats avaient obtenu moins de 4 à l'examen écrit final.

Aldo Dalla Piazza, président de la Conférence des directrices et des directeurs de gymnases suisses (CDGS), connaît bien le sujet. Pour lui, un des problèmes principaux est la double compensation des notes (une mauvaise note dans une branche principale doit être compensée deux fois: un 3 en allemand doit s'accompagner d'un 6 en français, par exemple): «Certains élèves laissent tomber les maths parce qu'ils savent qu'ils peuvent compenser cette branche avec d'autres disciplines dans lesquelles ils ont de meilleures notes.» Aldo Dalla Piazza souhaite que ce système change. Mais le président de la CDGS appelle également les profs de maths à changer de comportement: «La fibre mathématique n'est pas donnée à tout le monde. Souvent, ces enseignants ne se rendent pas compte que les autres ne pensent pas comme eux.»

Le canton de Lucerne a introduit il y a quelques années une sorte d'entraînement mathématique que les élèves peuvent suivre durant leurs vacances pour se remettre à niveau. De son côté, Aldo Magno, du service lucernois de la formation gymnasiale, souhaiterait que les parents cessent de dévaloriser les maths lorsqu'ils parlent avec leurs enfants. «Ça ne m'étonne pas qu'en Asie, où les maths sont bien vues par la société, les résultats des élèves soient bien meilleurs qu'ici en Suisse.»